General Pierre Kœnig,
Sa victoire à Bir-Hakeim, contre l’Afrika Korps de Rommel, fait entrer Pierre Kœnig dans la légende en 1942. Dans les chasseurs alpins puis dans la Légion étrangère il effectue plusieurs affectations tout en gravissant la hiérarchie et accumule les citations. Après l’armistice, il se rallie à de Gaulle. En juillet 1941, il est nommé général et prend la tête de la 1re brigade française libre (B.F.L.) engagée contre l’Afrika Korps de Rommel. En mai 1942, ils tiennent le point d’appui de Bir-Hakeim. Leur mission est de tenir assez longtemps pour permettre aux Britanniques de se replier sur une position solide. Durement attaqué par des forces supérieures en nombre, après avoir repoussé un ultimatum de Rommel. La 8eme Arme britannique est au bord du désastre, mais c’est compter sans la résistance farouche, acharnée de deux petits points d’appui isolés, perdus dans le désert. Il y a d’abord 3500 Français de Pierre Kœnig et, un peu plus à l’est, ceux qu’on n’attend pas, les 400 SOLDATS DE LA BRIGADE JUIVE du major Liebman venue d’Erets Israël.
Sous un ciel de plomb, tenaillés par la soif, ces volontaires juifs vont, pendant huit mortelles journées, briser les assauts DES blindées allemandes ET DE LA Luftwaffe,
Les premiers soldats juifs depuis 2000 ans NE SE RENDENT PAS.
Déjà à court d’eau, ne disposant que des strictes rations, les hommes sont à la torture. Le 4 juin, la tempête cesse enfin. Un autre drame commence. Une colonne blindée de reconnaissance germano-italienne s’avance avec précaution. Un parlementaire, précédé d’un drapeau blanc, se présente. C’est un officier allemand. Il apporte une offre de reddition. La réponse du major Liebman est dénuée de toute ambigüité : « Pas question pour nous d’arborer le drapeau blanc. Nous ne connaissons qu’un seul drapeau, la bannière bleu et blanc de Sion. » Interloqué, l’officier allemand murmure : « Vous êtes juifs ! » Il claque les talons salue et s’éloigne. La soif devient intolérable, Hagards, hébétés, les survivants s’obstinent, s’accrochent avec l’énergie du désespoir. L’ordre de repli parvient enfin. A la tête d’une centaine d’hommes, le major Liebmann réussit à rejoindre les lignes britanniques. Pierre Kœnig, sa mission accomplie, il ramène les trois quarts de ses troupes à travers les champs de mines.
En plein désert de Lybie, point de départ d’une amitié indéfectible que la communauté et Israël a su lui rendre.
« A l’aube du 11 juin, émergeant du cauchemar, le Général Koenig, a la surprise de tomber sur un groupe de soldats aussi fatigués, dépenaillés que les siens. De la bouche même du major Liebmann, Koenig apprend alors l’épopée de la compagnie juive.
Il marque quelque étonnement de voir ces juifs combattre sous les couleurs de l’Union Jack. « Il ne nous est pas permis de combattre sous les plis de notre drapeau… Le règlement s’y oppose… », Répond Liebmann. « Le règlement britannique, s’écrie Koenig, ici je m’en moque. Vous êtes avec des Français, nous sommes victorieux tous les deux. » Aussitôt, un soldat juif s’empresse de déployer le fanion soigneusement conservé, le fanion blanc frappé en bleu de l’étoile de David. Aux officiers qui l’entourent, le commandant Pierre Kœnig ordonne a la 1ère brigade française libre : « Le drapeau juif, messieurs, saluez ! » et la Tikva retentit en plein désert de Lybie.
Pierre Koenig a été élevé à la dignité de Maréchal de France à titre posthume, sur proposition du ministre Charles Hernu, en 1984 et l’Association France-Israël a accolé le Général Koenig à son nom.
Quand vous passerez place Bir-hakeim a Paris, non loin du vel’d’hiv ou rue Brigada Ayehoudit en Israël, vous penserez a ces 400 soldats juifs de la brigade juive dont 300 ne revinrent jamais de cette terrible bataille et au General Pierre Kœnig, que chaque ville a honore en lui dédiant une rue, ainsi que la maison du soldat a Haifa.
Yves Hazout